Nous partons de Sucre avec un bus de nuit "cama".  Ce sont les bus les plus confortables, la business class des bus boliviens ;). Ils ont des sièges qui se couchent presque complètement..  Un voyageur a tout essayé pour nous acheter nos vélos.  Il était même prêt à venir dans la dernière ville de notre voyage pour les racheter avant notre retour !

Le trajet se passe presque sans embuche (seulement un pneu crevé ;-) et apparemment nous sommes chanceux car le bus a un pneu de secours ce qui n'est pas toujours le cas ...

Arrivé à Oruro à 6h30, nous filons vers le centre car nous devons absolument poster un petit paquet. Nous sommes dimanche mais ici la poste est ouverte un dimanche sur deux. Elle ouvre à 9h mais les habitants ne savent pas nous dire si elle ouvre aujourd'hui ... Un pti dej plus tard et la rencontre des deux autres belges cyclo-voyageurs venus nous acoster en voyant nos vélos, la poste ouvre ! OUF ! Maintenant commence le parcours du combattant ! Notre paquet est prêt. Pour nous, il suffit de mettre des timbres dessus. Nous avons renforcé l'enveloppe pour être sûr que ça tienne avec du papier collant, mis l'adresse en grand, bref, il est nickel. Mais ici, il faut déclarer à la douane tout ce que vous envoyez ...

Nous recevons donc un petit papier sur lequel nous devons écrire tout ce que contient le paquet et le poids de chaque chose ! Bref, le colis sera peut-être ouvert par la douane pour vérifier son contenu, ... On espère qu'il arrivera !

Nous voici prêt pour partir ! On retourne au terminal pour trouver un bus qui peut nous amener à notre destination : Curahuara de Carangas.  L'info tourisme du terminal nous envoie au croisement de deux routes dans la ville.  Nous voila partis vers ce croisement ou nous trouvons ... rien du tout.  Nous demandons à trois personnes a ce carrefour.  Ils nous envoient à un autre terminal à l'autre bout de la ville.  En chemin, nous découvrons une fête avec des danses traditionnelles et des masques impressionnants. 

Après un long trajet à vélo, nous y arrivons. Il y a plein de minibus.  Après avoir demandé à plusieurs chauffeurs, tous nous disent que l´on est du mauvais coté de la ville.  Il faut retourner à notre terminal de départ... On nous avait dit que les boliviens répondent toujours par politesse même quand ils n’en savent rien.  On vient de s'en rendre compte...

Nous arrivons au terminal de départ à 13h30.  Après avoir fait le tour des agences, on constate que tous les bus qui partaient vers notre destination partent à 13h00.  Cerise sur le gâteau, les 3 jours qui suivent sont fériés et aucun bus ne part :S  Après plus de recherches afin de partir aujourd'hui, nous trouvons un bus qui fait la moitié du trajet.  Nous nous empressons de réserver, et quelques heures plus tard, nous quittons Oruro vers Patacamaya.  Le bus est moins confort mais le trajet n'est pas aussi long que le bus de nuit précédent.  Nous arrivons à Patacamaya et trouvons un collectivo qui part vers Curahuara.  Bingo ! C'est gagné.  Le minibus est chargé au max, voir un peu plus.  Des femmes en habits traditionnels font leur signe de croix avant de partir, et nous voila parti dans des paysages impressionnants.  Des gens descendent et montent au milieu de nul part pendant le trajet.  Nous arrivons à la tombée de la nuit et trouvons un petit hôtel à l'entrée du village.  Nous utilisons la cuisine de la propriétaire.  Rien que les odeurs qui y règnent nous coupent l'appétit.

Au matin, nous faisons le tour du village pour trouver de la crème solaire.  Pas facile facile... Nous finissons par trouver le seul magasin qui en vend. Tous les habitants sont intrigués par ces deux gringos a vélo. Des adolescents vont jusqu´a toucher le bras de Dave pour voir si c´est comme chez eux: Dave apprécie ... Sinon, ce sont de grands sourrires, des gestes de la main et beaucoup de questions auxquels nous auront droit.

En sortant de l'hôtel, Dave s'écrase le pied avec son vélo chargé.  Suffisamment chargé pour que son ongle soit en sang...

Nous voilà parti pour un long bout à vélo. 

 

Le soir, nous essayons de nous éloigner de la route discrètement.  Une montée de sable en poussant les vélos.  A mi-hauteur apparaissent deux camions et une voiture.  A bout de souffle, nous ne parvenons pas à nous cacher.  Tanpis. Nous irons encore un peu plus bas et installerons la tente entre des rochers superposés aux formes bizarres, avec une vue sur le volcan Sajama.  La vue est magnifique.

Le lendemain, nous partons à nouveau sur la route afin de nous approcher du volcan et de le contourner. 

A partir de midi, le ciel commence à se couvrir et vers 16h, il commence à se noircir.  Sentant l'orage approcher, nous demandons dans un petit magasin s'il y a un endroit dans lequel nous pouvons loger.  Ils nous proposent leur garage.  Nous y seront super bien et le fait de ne pas devoir ranger la tente au matin nous fait gagner pas mal de temps.

Nous passons le reste de la soirée à jouer aux cartes, avec vue sur le Sajama et ses 6550m.

Les 25 derniers kilomètres sont rapidement avalés jusqu'au chemin en terre molle qui suit.  Il n'y a que 11 kilomètres mais qui nous prendront 4 heures avec le sable mou, le manque d'oxygène et le soleil tapant (+/- 30°C à 4200m d'altitude). 

C'est l'enfer ! Quelques mètres sur le vélo pour directement s'ensabler juste après et devoir pousser ! Ils nous restaient à peine 3 ou 4 km quand 5 grosses jeep apparaissent. Auré, n'en pouvant plus décide d'essayer de faire du stop pour le dernier bout. Les jeeps s'arrêtent et nous disent que ce n'est pas possible alors qu'il y avait toute la place sur leur toit pour nos vélos ! Mais veulent bien prendre une photo de nous ... Auré, énervée, leur dit :" ah non, si vous ne nous dépannez pas, pas question !". Nous finissons tant bien que mal par arriver au village de Sajama ou nous louons une chambre avec douche chaude (système cloclo) ... Quand les plombs ne sautent pas... Nous croiserons à nouveau les français des jeeps qui ne nous adresseront pas la parole. Auré les a sans doute terrorisés !

Ici aussi, c'est la fiesta sur la place.  Musique, fanfare, danses en vêtements typiques et ... Alcool à profusion.  Rares sont les hommes qui arrivent encore vraiment à danser...

La journée que nous passons à Sajama sera consacrée à une balade à pied.  Et c'est le cas de le dire, après une semaine de vélo super physique (à cette altitude, tout devient difficile), on prend notre pied à ne plus pédaler.  Lamas, sources d'eau chaude dans lequel on peut se baigner, ce qu'on ne fera pas tellement il fait chaud.  Les sources sentent terriblement le souffre.

Nous mangeons du fromage à toutes les sauces.  En effet, nous devons passer la douane vers le Chili et on ne peut pas y importer de produits laitiers, de fruits, de légumes, de viandes, ...  Nous repartons avec nos vélos un peu moins chargés que d'habitude et arrivons après une première montée à la douane pour entrer en Bolivie. 

La douane pour entrer au Chili est 22 km plus loin.  Le douanier nous rappelle gentiment qu'il y a un changement d'heure entre la Bolivie et le Chili, ce qui nous laisse une heure en moins pour arriver avant la fermeture de la douane.  Caramba.  Nous tentons un peu de stop mais sans succès.  Nous n'avons pas le choix et nous nous rabattons sur un hôtel pour camionneurs.  Pas cher mais on sait pourquoi... Chambre dont les fenêtres n'ouvrent pas, aux odeurs pas terribles, avec des gens saouls qui essayent d'entrer dans notre chambre la nuit.

Nous ne sommes cependant pas fâchés d'avoir un toit en dur car cette nuit la, nous découvrons ce qu'ils appellent ici un hivers bolivien.  Il a neigé quelques centimètres de neige pendant la nuit.  Le matin, cependant, avec la chaleur, il ne reste que quelques petites plaques de neiges ici et là.  Nous prenons un petit-déjeuner sur le bord de la route en tentant encore de faire un peu de stop, puis, décidons de franchir le col à vélo.  Pas facile de grimper les 22 km qui nous séparent de la douane quand le col est à 4688m.  Les 10 premiers kilomètres, nous longeons une énorme file de camions à l'arrêt ou presque.  Cela ne les empêchent pas de cracher des nuages noirs sur nous dès qu'ils avancent de quelques mètres.  A voir en vidéo... 

Heureusement, la fille de camions s´arrete et nous avons la route juste pour nous. Nous croiserons meme quelques vigognes !

 

 

 

Nous arrivons à la douane, gelés, malgré toutes nos couches.  Nous profitons des bâtiments de la douane pour ajouter encore des couches supplémentaires.

Nos sacs sont passés aux rayons x pour nous confisquer 4 mini-citrons et un oignon que nous avions oubliés dans nos sacs.  Nous resterons deux heures à la douane pour attendre que la pluie se calme.