Posted by admin  |  December 15, 2011

Après ces derniers quelques jours passés en Bolivie, nous enfourchons nos vélos et grimpons les 8 km jusqu'à la frontière.  En passant, nous tentons de retirer de l'argent à la seule banque de Copacabana pour le changer en soles à la frontière.  La première véritable ville est à quelques jours à vélo.  Problème de communication avec votre banque... On connait ce message.  En général, dans ce cas, il suffit de repasser le lendemain.  Tampis, il nous reste quelques euros dans un petit carnet brun pour dépanner (merci les filles ;-).  Le passage vers le Pérou se fait sans problème : pas de fouilles des sacs, juste un visa à remplir et quelques cachets de plus dans les passeports.  Nous faisons plusieurs bureaux de change à la frontière.  A chaque nouveau bureau, le taux augmente.  Le dernier nous donnera 10% en plus que le premier.  Nous voilà avec l'équivalent d'un peu moins de 20 euros pour tenir jusqu'à Puno. 

Nous avions quelques appréhensions concernant le Pérou.  La première concerne les chiens.  Il ne faudra pas un kilomètre pour la confirmer.  Les chiens sont agressifs et attaquent les cyclistes.  Heureusement, nous avions prévus le coup dès La Paz.  Suivant les conseils d'autres cyclovoyageurs, nous avions achetés des bouts de tuyaux d'arrosage.  Avec du scotch hyper fort, on a bricolé un système sur nos sacoches pour pouvoir attraper et remettre rapidement le tuyau en roulant.

Il existe plusieurs techniques pour repousser un chien qui attaque, mais ici, c'est la combinaison de toutes qui est la seule suffisante. 

  1. Rouler ensemble, sinon c'est le dernier qui perdra un morceau de biftec à la jambe.
  2. Foncer sur le chien avec le vélo.  Bien chargé, ca l'impressionne.
  3. Crier sur le chien de toutes ses forces et de toute sa rage.
  4. Donner des coups de pieds au chien pour l'empêcher d'approcher
  5.  Menacer avec le tuyau et taper sur ses sacoches pour montrer que ca peut faire mal.
  6. Les péruviens éduquent leurs chiens soit au bâton, soit au lancer de pierre.  Si le bâton n'impressionne pas le chien, il faudra s'arrêter, ramasser des pierres et les lancer sur le chien.
  7. Utiliser un dogdazer, appareil émettant des ultrasons faisans normalement fuir les chiens.  Malheureusement, on a bien du constater que ce système ne fonctionne pas toujours et souvent seulement sur les chiens gentils (un tout grand merci quand même à Co et Annaik qui nous ont prêté l'appareil).
  8. Selon des amis cyclovoyageurs, toutes ses techniques ne sont pas toujours suffisantes.  Dans ce cas, il reste une solution : pédaler et vite ;)

Notre premier jour de vélo au Pérou sera consacré à l'entrainement de ces techniques.  Une petite dizaine de chiens nous attaquerons.  Ca va être sport, le Pérou...

La route est relativement plate et nous avalons les kilomètres à bonne allure jusqu'à Juli. A midi, nous nous posons pour manger le long de la route avec vue sur des petits pêcheurs aux filets. Des enfants en uniformes scolaires viendront nous demander de l'argent. Le seul mot qu'ils connaissent en anglais est "money". Nous serons un peu déconcertés car ils ont des vêtements neufs et des baskets de marque et nous disent qu'ils sont très pauvres. En Bolivie, nous avons croisés des familles qui vivaient dans des maisons sans toit où les enfants étaient vétus de vêtements troués, jamais ils ne nous ont demandé quoi que ce soit.

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Nous découvrons une deuxième rumeur sur le Pérou : ils aiment faire la fête... Tous le temps... Et quant ils font la fête, ils boivent autant que les Boliviens... Nous ne nous attarderons pas le lendemain, malgré les nombreux saouls qui essayent de nous retenir quelques jours pour la vrai fête car ce n'était que les préparatifs. Qu'est-ce que ca va être s'ils sont dans cet état 3 jours avant déjà... Ils fetaient une fête patronale ... de la vierge si l'on a bien compris.

Peu avant d'arriver à Puno, nous assistons à un accident grave de bus.  Sur une ligne droite, il part vers la gauche, puis vers la droite, pour finalement tomber sur le flanc et glisser encore de plusieurs mètres.  Les gens sortent par ce qui fut le parbrise, la pluspart n'ont rien mais deux allemands sortent, un couvert de sang, l'autre avec le bras cassé.  Nous trouvions que les Boliviens des villes étaient assez égoïstes, nous découvrirons que les Péruviens peuvent être bien pire.  Plusieurs péruviens essayent d'arrêter les voitures et mini-bus pour emporter les bléssés à l'hôpital de la ville suivante, mais la plus part ne s'arrêteront pas, malgré que leur voiture vide. D'autres, fourniront de l'eau minérale avant de partir. Nous resterons un certain temps, choqués par ces comportements, en aidant avec notre trousse de secours, la seule disponible.  Une fois les ambulances sur le site, nous repartons à vive allure afin d'atteindre Puno, notre prochain objectif.  Quel trajet... Les chiens, l'accident... Nous trouvons un hôtel confortable, bien nécessaire pour nous remettre de nos émotions.

La première bonne surprise à Puno, ce sont les restaurants.  Le Pérou est réputé pout avoir la meilleure nourriture de l'Amérique Latine.  C'est bien parti.  Après avoir mangé presque tout le temps la même chose en Bolivie, nous goutons avec plaisir aux pâtes fraiches farcies à la truite, sauce à la vodka, aux pizzas faites maison cuites au feu de bois ou aux steaks saignants, sauce aux champignons frais.  On trouve aussi du pain non rassit, fort ressemblant aux petits pains européens.  On se régale. 

En visitant la cathédrale, nous assistons à une fête suivie d'un défilé ou des enfants portent la vierge hors de la cathédrale et passent dans les rues de la ville.

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Après une journée de visites calmes à Puno, nous partons pour 2 jours sur diverses îles.  N'étant pas en avance, l'hotel nous demande si nous voulons un taxi, mototaxi ou velotaxi pour nous rendre au port.  Les transports sont en effet partagés en trois catégories, aux prix progressifs.  Pour le fun, nous prenons un mototaxi, qui se fraie un chemin entre les taxis claxonnant et les velotaxis qui s'écartent vite fait bien fait.

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L'hébergement sur place se fait uniquement dans des familles.  Nous choissirons de visiter ses îles en indépendant (transports publics, sans guide et agence) pour éviter qu'une agence se prenne une grosse comission et ne paye que des brouitilles les familles. Nous prenons donc un bateau qui nous conduit sur les îles flottantes.  Si elles sont incomparables aux restaurants flottants de Copacabana, elles restent très touristiques.  Premières îles : Uros : îles flottantes : Accueil avec explications de comment ils fabriquent ces îles en roseaux avec maquette réduite. Nous aurons aussi droit à une explication de leur mode de vie, une visite de leurs maisons en roseau, des échoppes à souvenir.

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Notre groupe est composé d'un français, Vincent, avec qui nous passeront pas mal de temps jusqu'à son départ de Puno, et une classe d'enfants d'une école péruvienne.  Puno se situe au fond d'une baie, à partir de laquelle il est impossible de voir le lac.  Pour rejoindre l'île suivante, il faut contourner longuement cette baie.  Nous voila donc repartis pour 3 heures de bateau.  Ce trajet pourrait être fait bien plus rapidement, mais ici, on prend le temps.  Ca n'avance pas... Probablement pour consommer moins de carburant.  Nous tentons de dormir un peu mais le confort est rudimentaire.  Nous arrivons vers midi sur l'Isla Yamani.  Nous dormirons une nuit chez l'habitant sur cette île, et commencerons par manger dans leur cuisine.  Les repas, préparés à même le sol sur un feu de bois, sont traditionnels, mais succulents !

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La famille a l'habitude qu'après avoir mangé le touriste fasse une sieste. Auré, bien décidé à visiter l'île directement et pas dans deux heures convaint la famille que nous ne sommes pas fatigués et que nous pouvons visiter seul. Ils sont un peu inquiets car des touristes se sont déjà perdus ... Ils nous laissent partir en nous donnant le nom de leur communauté et de leur famille au cas où. Nous randonnerons jusqu'aù deux sommets de l'île (4000m) pour visiter deux temples incas consacrés à Patchamama (mère soleil) et Patcha???(père soleil).

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L'intérieur des temples est fermé au publique et nous ne verrons l'intérieur qu'à travers des portes en bois.  Les groupes passant par les agences ne verront qu'un seul site, puisqu'ils n’entameront l'ascension qu'après la sieste.  Pas de regrets puisque le capitaine de notre bateau prend malgré tout le temps de nous expliquer les coutumes des différentes îles. 

La famille nous invite à nous habiller avec leurs vêtements traditionnels et de les rejoindre pour une fête.  Après une demi-heure d'insistance de la famille, nous nous prenons au jeu et nous nous rendons à la fête.  Celle-ci sera brève mais amusante.  Nous leur faisons une démonstration de rock, pas facile avec toutes ces couches.

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Puno030.JPGSexy avec tous nos vêtements en-dessus !

Après une bonne nuit, malgré les matelas rudimentaires, l'orage et la grêle sur le toit de tôle ondulée, nous partons tôt pour l'Isla Taquile.  Le mauvais temps ne s'est toujours pas levé et Auré affone les mentos pour supporter le voyage balloté par les vagues.  Ce lac a vraiment tout d'une mer.  Cette île est visitée par ceux qui font le tour en un jour, sans nuit chez l'habitant.  Elle est donc aussi devenue très touristique.  Un seul chemin possible nous mène à la place principale, entourée de plusieurs restaurants, suivis d'un long escalier inca pour descendre au port principal d'où nous repartirons.  Notre capitaine nous recommande un petit restaurant légèrement à l'extérieur.  Sans regret, nous y mangerons la meilleure truite qu'on ait eue depuis le début du voyage.  Les coutumes de cette île sont intéressantes. Les hommes portent des bonnets en laine (genre bonnet de nuit). Suivant la couleur de leur bonnet, on sait si quelqu'un est célibataire, marié, ou chef d'un village.  Ce bonnet est toujours replié sur l'oreille droite.  Ce sera malgré tout l'Isla Amantani sur laquelle nous avons passé une nuit qui nous laissera le meilleur souvenir, le plus authentique.  Le voyage de retour est plus calme, le mauvais temps ayant fini par se lever. 

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Vincent nous recommande de prendre le train en direction de Cuzco pour quitter Puno.  Selon lui, le trajet ne coute que 20 soles (6 euros).  Selon notre Lonely Planet, il en couterai plus de 700 soles...  Nous allons vérifier à la gare avec lui et on nous renseigne en effet 220 $ !!!  Le trajet en bus tout confort, aussi rapide, ne nous coutera que 25 soles par personnes.  De plus, il nous permet de nous arrêter à mi-chemin, afin de visiter des ruines incas et de faire une partie à vélo, tout en arrivant à temps pour le trail inca du Machu Picchu.  Le choix entre le train et le bus n'est donc pas trop difficile.  Nous passerons encore un jour pour faire nos courses, trouver les cartes, et prévoir l'itinéraire et les visites avant de partir en direction de Cuzco.

Toutes les photos de Puno et de ses îles ici.

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